Interview FRISSE pour super féministe
Salut les
superféministes ! Aujourd’hui pour vous, rencontre avec une association
qui vaut vraiment son pesant de cacahuètes et qui a bien voulu prendre du temps
pour nous, pour nous expliquer les mobilisations dans lesquelles elle
s’investit et, pourquoi pas, vous donner envie d’en être !
- peux-tu te présenter ?
Je suis coordinatrice de l’association,
c’était d’abord un comité de pilotage associatif. Ce titre date de la création
de l’asso. Moi je suis chargée de mission, ça consiste à poursuivre les actions
déjà mises en places, maintenir les formations et étendre notre réseau et nos
actions sur la région entière, surtout là ou pour l’instant il n’y a pas grand
’chose.
- peux-tu présenter FRISSE en quelques mots ? Ses
objectifs, ses actions ?
FRISSE : FemmeS (dans un monde hétéronormé),
Réduction des Risques (c’est le terme, maintenant on parle plutôt de
réduction des dommages, on ne souhaite pas être dans la moralisation des personnes)
et Sexualité, sans « S » à la fin
car on parle de la sexualité humaine en général. Après il y a des gens pour qui
les pratiques sexuelles font identités ou pas, tout cela varie selon le temps,
chaque société, rien n’est immuable, le concept d’hétérosexualité est si jeune
par rapport à l’histoire des sociétés humaines !
Cette définition pour contextualiser
la posture de FRISSE : l’approche de FRISSE se base sur la prise en compte
du « double risque » c’est-à-dire la prise en compte des prises de
risque liées à la sexualité et la prise de risque en se trouvant sous l’effet
de produits psycho-actifs. Par exemple on
fait le constat que quasiment tous les lieux de socialisation sont empreints
d’alcool. Par exemple, lors d’une session de formation, toutes les femmes ont
fait état d’une « première » fois sous l’emprise de l’alcool, constat
est également fait de la désolidarisation des femmes entre elles sur ces
questions d’où l’enjeu de faire attention les unes aux autres. Ce type de
constats a par exemple débouché sur la création de la brochure « femmes et
psychotropes ». Cette brochure pour rappeler ce qu’est un viol, que les muqueuses
sont plus sèches sous alcool, ….
Nous dispensons 3 formations :
GENRE, SANTE SEXUELLE
ET PSYCHOTROPES (2 jours)
L’APPROCHE GENREE DANS
LA PROMOTION DE LA SANTE SEXUELLE (3 jours) : on y définit genre et santé, genre et
jouissance, genre et handicap, il y a également une partie sur les normes. Les
matins c’est un enseignement théorique avec des universitaires et les après-midis
ce sont des ateliers, toujours animés en binômes.
GENRE ET COUNSELLING
Le counselling part du principe que
toute personne a des savoirs et qu’il est question de l’aider à trouver ses
réponses toute seule, sans hiérarchie des savoirs et en apprenant à gérer ses
émotions. Cette formation repose donc sur un partenariat avec une counsellor
durant 3 jours, puis 2 jours 6 mois après.
Toutes les formations sont ouvertes
aux hommes depuis 2003 mais ils sont encore assez peu nombreux à venir. Elles
sont ouvertes à toute personne intéressée par ces thématiques.
C’est donc dès 1999, au travers de la
pratique de ces formations que l’association a avancé sur la question du
concept de genre du fait de la participation et des apports de nombreuses
personnes trans et personnes de genre fluide.
- et les ateliers de
FRISSE ?
Il s’agit d’ateliers de 4 séances de 2 heures sur
« santé sexuelle » et psychotropes », on y aborde les
produits et leurs effets, les rapports de genre, c’est un espace de discussion,
d’échanges à l’issu desquels on propose aux participantEs d’écrire une brochure
ou un texte afférant, un message afférant à la réduction des risques. Cela peut
aussi être fait sous forme de scénettes, tout est possible ! Les publics
concernés sont des mineurs sous main de justice, des lycéens de lycées
spécialisés, des personnes en demande d’asile, des personnes usagères de
drogues…
- on est en novembre, mais on a entendu parler d’un super
octobre rose, qu’est ce que c’est ?
C’était le mois de la prévention du
cancer du sein et nous on a voulu attirer l’attention sur les seins de tous
genres, il n’y a pas que les hétérotes et les campagnes ne parlent pas des
lesbiennes, des femmes trans, de toutes les autres personnes qui ont des seins
ou pas. Il y avait un partenariat avec une école de couture et un défilé a été
organisé (regroupant au moins 200 personnes dans les rues de Lyon) avec des
créations des 165 élèves ; il y a donc eu en amont un gros travail de
sensibilisation de toutes ces personnes. Nous avons aussi travaillé avec sœur
Salem de la langue ardente, sœur de la perpétuelle indulgence. Des rencontres
très classes et une belle fête de tous les seins !
- ce mercredi aura lieu une permanence menstruelle où FRISSE
sera présente, peux tu nous en dire plus ?
C’est une action mise en chantier
depuis quelques mois. On a commencé avec l’association Mémoires en chantiers. Dans
ce cadre a été commencé en 2013 avec des personnes vivant avec le VIH un projet
de travail avec des tissus pour exprimer ce que chaque personne souhaitait sur
le thème. Donc cette année à Lyon l’idée c’est de faire un patchwork
collectif avec les autres associations féministes et de santé lyonnaises pour
être uniEs pour un 1er décembre dynamique autour de l’histoire de
ces luttes. Après l’idée c’est de relier les différents carrés de toile
produits pour en faire des kilts et les
valoriser comme patrimoine. C’est bien sûr ouvert à toute personne que ça
intéresse, venez ! (c'est lors de la perma menstruelle des Soeurs de la Perpétuelle Indulgence, à 20h30 au Forum Gay et Lesbien -17 rue Romarin, Lyon 1er).
- le 1er décembre, qu’est ce qui se passe ? Qu’allons-nous vivre cette année ?
L’année dernière on avait fait des dépistages
dans des lieux où il n’y en a pas, dans les squats par exemple. Cette année ce
sera un rassemblement
à 11h30, dress code : noir avec si possible un foulard ou quelque
chose évoquant le grillage sur la figure afin de sensibiliser spécialement sur
la question de l’accès au soin des migrantes. La seule note de couleur sera
donc un ruban rouge tricoté par des bénévoles et qui, à ce jour, fait 12 mètres
de long.
Ensuite nous remonterons à ARIS avec
le ruban pour le pot de vernissage jusqu’à 14h et ensuite nous proposerons des
temps d’ateliers en non mixité choisie entre personnes vivant avec le VIH et
celles et ceux qui les aiment (leur proches), puis un goûter de toutes les
couleurs.
Nous avons aussi prévu une diffusion
en continu d’images en France et d’ailleurs sur les luttes contre le VIH.
Merci FRISSE !!
TENACIOUS AC