Le scandale du rond-point essentialiste !
Après la lecture de
cet article, vous ne regarderez jamais plus les ronds-points avec la même
indifférence !
Cette photo vous montre un banal rond-point de village (Chateauneuf-de-Galaure, dans la Drôme très précisément), le genre de construction qu’on voit sans regarder vraiment, genre je suis passée 100 fois devant sans le remarquer. Et voilà que je tombe sur la plaque explicative du rond-point, de la sculpture plus exactement. En un langage vaguement art-contemporain, l’artiste nous explique le concept de son œuvre. Extraits choisis :
« Une femme, un homme, au plus simple de leur
constitution, non face à face mais côte à côte, regardant dans la même
direction […] deux univers, en suspens, l’un complétant l’autre, à la fois immobiles
et en tension »
Du coup après cet éloge de la
complémentarité homme-femme, je regarde de plus près l’œuvre en question, et je
ne sais pas si vous voyez comme moi :
La plus petite silhouette, avec le gros galet au milieu, c’est visiblement « La Femme ». Elle se résume à son gros ventre (je suppose qu’il ne s’agit pas d’un hymne à la surcharge pondérale, mais bien d’une ode à la maternité, à la femme qui porte l’Humanité, etc…)
De son côté, « l’Homme »
se distingue par la présence notable d’un cerveau (et du coup on rejette un œil
à l’autre silhouette : c’est bien ça, elle n’a pas de galet dans la
tête !). En plus du cerveau, l’Homme possède plusieurs autres galets, dont
on ne devine pas forcément la signification (peut-être la complexité du rapport
au monde), si ce n’est que leur disposition sur une ligne dynamique s’oppose au
côté statique, comme figé dans l’éternité, de la silhouette féminine.
Bref, l’auteur a bien réussi à transmettre son message essentialiste (pour qui s’intéresse aux ronds-points en tout cas).
D’où le titre de l’article.
Bon, je ne sais pas si je dois le
préciser, mais le titre indigné et un peu sensationnaliste, c’est pour rigoler.
Pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté : nous précisons que Super Féministe ne
va pas lancer une croisade contre les ronds-points… vu qu’il y a des combats un
peu plus urgents à mener.
Post Scriptum : Et si, emportée par mon côté féministe
paranoïaque, je n’avais pas fait un contresens dans l’interprétation de
l’œuvre ? Et si les sexes des silhouettes étaient inversés ? L’homme
serait la petite silhouette sans cerveau. Son galet ventral serait un gros bide
symbole… du gros bide, ou alors d’une manière métaphorique de l’appétit de
puissance… ou alors une cirrhose du foie. La femme aurait un cerveau et plein
d’autres galets dont nous renoncerons à établir la signification. Cette
interprétation serait-elle moins essentialiste ? Pas sûr… Le débat est
ouvert.
Antoinette FonK